La radio, à l’origine appelée TSF, comme télégraphie sans fil, a d’abord été l’apanage de nombreux chercheurs qui n’y ont vu qu’un développement de la physique, puis a été exploitée par les militaires qui y ont trouvé une nouvelle manière de communiquer, puis enfin à partir du début des années 1920, la TSF a commencé à intéresser le grand public.
Il en aura fallu de la patience, des essais, des expériences pour enfin aboutir. Parmi les initiateurs on trouve Maxwell, Tesla, Hertz, Branly, Lodge, Popov, Fleming, Lee de Forest, Fessenden, Poulsen, Ducretet, Levy, Armstrong, Ferrié. Mais c’est surtout un jeune italien, Marconi, qui a su coordonner l’ensemble des techniques mises au point par ses prédécesseurs et contemporains.
Dès 1896 Marconi réussit une liaison hertzienne en morse sur une distance de près de 3 kilomètres. En 1899 il réussit une liaison au-dessus de la Manche, de Douvres à Wimereux, et en 1901 de Terre Neuve à la Cornouaille en traversant l’Atlantique. De son côté, en 1898, le français Eugène Ducretet obtint une liaison de 4 km par TSF du sommet de la Tour Eiffel au Panthéon.
En une quinzaine d’années, on avait assisté à une série d’expériences très limitées, sans grand écho dans le public. La télégraphie sans fil qui doublait le télégraphe, et la téléphonie sans fil qui doublait le téléphone, restaient d’un usage très restreint, réservé uniquement aux spécialistes.
Les militaires saisirent très vite l’intérêt de la TSF. La marine de guerre l’adopta en premier, la marine marchande suivit cet exemple et le naufrage du Titanic en 1912 accéléra le mouvement.
Durant la première guerre mondiale, la TSF a confirmé sa vocation presque exclusivement militaire. Son utilisation intensive amena d’énormes progrès.
En France, la TSF a contribué à sauver la Tour Eiffel, qui devait être détruite, mais qui, à partir de 1903, a été utilisée comme support d’antennes pour l’armée. Au début, la TSF ne permettait que l’envoi de signaux morse, (alternateurs HF de grande puissance) puis par la suite, elle a permis la diffusion de la parole et de la musique.
La Tour Eiffel qui était au départ un émetteur militaire, a commencé à émettre en 1921 les premières émissions radiophoniques régulières à l’intention du public, bulletins météo, cours de la bourse, radio concerts.
Puis d’autres stations ont suivi à partir de 1922. Ces stations diffusaient leurs programmes sur les grandes et petites ondes.
Au début des années vingt, le public pour la TSF était quasi inexistant. Les premiers amateurs étaient avant tout intéressés par la technique plus que par le contenu des émissions. Ils passaient leur temps à améliorer leur installation et à capter un maximum d’émetteurs différents, les plus lointains possibles.
Les programmes étaient souvent médiocres et les heures d’émission irrégulières, très limitées dans la journée, un peu le matin, un peu à midi, un peu le soir.
Les informations étaient simplement lues par un speaker, il n’y avait pas de journalistes pour les commenter.
Pour diffuser de la musique, il n’y avait pas encore de système performant d’enregistrement. Il y avait bien les disques, mais le son diffusé par le pavillon d’un phonographe et capté par un microphone donnait à l’émission une qualité tellement mauvaise qu’il n’était pas possible de les utiliser. Chaque station devait donc avoir son propre orchestre, ce qui générait des coûts souvent disproportionnés par rapport au nombre restreint d’auditeurs.
Le récepteur TSF, au début des années vingt, ressemblait à un appareil scientifique, complexe à faire fonctionner. Pour une réception correcte, sur un haut-parleur qui ressemblait à un pavillon de phonographe et permettait une écoute collective, il fallait utiliser un poste équipé de 3 à 6 lampes, le plus souvent quatre, poste alimenté par des batteries de 4 volts et 80 volts, batteries que l’on devait recharger régulièrement. Les lampes (appelées à l’origine « Audions » ) étaient disposées au dessus du poste, bien visibles, et éclairaient assez pour lire un journal, d’où l’appellation par le public « lampes de TSF ». Il fallait associer à cet ensemble une antenne de plusieurs dizaines de mètres de longueur. Une telle installation coûtait très cher et était uniquement à la portée d’acheteurs fortunés.
Le récepteur pouvait aussi être un appareil assez simple, le poste à galène, appareil peu sensible, ne permettant que l’écoute avec un casque d’écouteurs des émetteurs très proches, et qui nécessitait aussi une très longue antenne. Le poste à galène fonctionne grâce à la seule énergie fournie par son antenne. La galène est un petit morceau de minerai de plomb sur lequel on applique une petite pointe métallique, ce qui permet de détecter un signal radio, audible dans un écouteur. Beaucoup d’amateurs construisaient eux-mêmes ce genre d’appareil assez simple et peu onéreux à fabriquer.
A partir de 1930, les récepteurs qui étaient jusque-là chers et complexes d’utilisation se sont démocratisés en prenant des formes plus simples, en devenant très faciles d’utilisation et surtout en devenant plus abordables. Le poste incorporait son haut-parleur et fonctionnait sur le secteur électrique. Il n’y avait plus qu’une seule boite au lieu d’un poste plus un haut-parleur séparé, plus des batteries.
La TSF a alors changé de nom et est devenue la radiodiffusion, la « RADIO » en abrégé. La radio touchait enfin un public très large et son développement a été exponentiel.
La construction des récepteurs qui était artisanale avant 1930 est alors passée au stade industriel.
La radio devint un moyen de communication d’une puissance jusqu’alors insoupçonnée. Si dans les pays démocratiques elle servait la plupart du temps à informer, cultiver et distraire, certains autres pays en ont fait un instrument de propagande. La force de la radio a été immense pendant le deuxième conflit mondial où l’on a assisté à une véritable guerre des ondes. La radio suivant l’usage que l’on en fait peut servir le meilleur comme le pire.
Il est intéressant de noter que la TSF est l’ancêtre de l’électronique, et à partir de 1920 on assistera à la naissance d’une industrie qui en se diversifiant, passera de la TSF à la télévision, au radar, à l’informatique.
La radio par sa démocratisation a révolutionné la manière de s’informer, de s’instruire et de se divertir. Elle a contribué à faire connaître le monde des arts et des lettres, le monde du sport et celui de la politique. Elle a réduit les distances et a permis de vivre tous les évènements de la planète au moment où ils se produisaient.
De nos jours, la radio est toujours omniprésente. Toutefois la manière de l’utiliser a changé. L’écoute de la radio qui regroupait la famille dans le salon ou dans la cuisine est devenue de plus en plus individuelle, en particulier depuis l’avènement du poste à transistors fin des années cinquante.
Enfin, l’arrivée de la modulation de fréquence a créé un confort d’écoute sans précédent.
En France les premières émissions destinées au grand public ont débuté en décembre 1921 depuis le poste militaire de la Tour Eiffel. Les programmes consistaient en bulletins météorologiques, cours de la Bourse, cours des produits agricoles et des matières premières, plus occasionnellement des transmissions musicales sous forme de radio concerts.
En novembre 1922 le premier poste privé, SFR (Radiola), a démarré à Levallois. Son speaker, Marcel Laporte, avait adopté le pseudonyme de Radiolo. On y diffusait des informations, de la musique d’orchestre, on y faisait venir des artistes qui déclamaient des poèmes. A partir de 1923, depuis l’émetteur Radiola, débutent les premiers radios reportages sportifs, animés par Edmond Dehorter, que les auditeurs appelaient le « parleur inconnu ».
D’autres stations suivirent, Paris PTT, Radio Paris, Radio LL, Radio Vitus, Radio Cité, Radio et de nombreux émetteurs régionaux. Des stations privées coexistaient avec des stations d’état tant à Paris qu’en province. Puis par la suite arrivèrent de grandes stations comme Radio Luxembourg 1933, Radio Monte Carlo, Europe 1.
En ce qui concerne les programmes, on peut citer des émissions comme le journal parlé, les concerts, les programmes éducatifs, les reportages sportifs, les émissions féminines, les émissions religieuses, les séances de culture physique.
On peut aussi citer de nombreuses émissions de jeux et de divertissement comme : La reine d’un jour avec Jean Nohain, La famille Duraton, Les incollables, La course au trésor, Le passe-temps des dames et des demoiselles, Sur le banc, Les radio crochets, Le quitte ou double avec Zappy Max, Vous êtes formidable avec Pierre Bellemare .
Dans le monde entier les émissions régulières à destination du public ont démarré entre 1920 et 1924, les premières émissions ayant eu lieu aux Etats Unis en 1920.
Actuellement, de plus en plus de stations d’émission en modulation d’amplitude, petites et grandes ondes, ont cessé d’émettre.
La modulation de fréquence est par contre omniprésente et la radio numérique se développe de plus en plus.